homme à dhoti

Dans mon bureau, où il se passe toujours quelque chose, l’animation de vendredi c’était “ethnic cloth”, soit habits traditionnels pour fêter Vishu, le nouvel an Kéralais (un des états du Sud). Comme la moitié du bureau où presque vient de cet Etat, les “mallus”, comme on les appelle, ont bien joué le jeu.
Et comme je ne manque pas non plus une occasion de participer à ce genre de festivités, j’ai bien entendu fait mon possible aussi. C’était en plus l’occasion de tenter une expérience inédite…
Oui, parce que la particularité des “sudistes” Indiens c’est qu’ils portent traditionnellement une espèce de jupe qu’on appelle ici “dhoti” ou “lungi”. C’est en fait un drap avec une ornementation légère qu’on passe autour de la taille un peu comme une serviette. Il y a tout de même un peu de technique et différentes “positions” que mes collègues “mallus” se sont empressés de m’apprendre.
Alors le verdict ?… ben c’est top ! la dhoti est parfaitement adaptée aux températures locales et laisse bien circuler l’air, on se sent bien plus au frais qu’avec un jean ou autre pantalon. Surtout, loin des stéréotypes d’Européens sur les “hommes à jupe”, ces dhotis donnent une certaine classe en fait (surtout celles avec une bordure dorée que mes collègues avaient) et les Indiens et Indiennes ont adoré me voir dans ces habits locaux, total respect. La chemise blanche avec, ça fait par contre très “membre du gouvernement” ici, la prochaine fois je tenterai la “Kurta” associée à la Dhoti.
Bref, je pense bien l’utiliser au moins à la maison désormais et j’attends avec impatience la prochaine animation !

(et je ne vous parle pas des filles qui avaient ramené, pour certaines, de magnifiques Saris comme vous le voyez sur la photo)

Le Bajaj Chetak ? ça ne vous dit rien ? Vous prenez une Vespa, vous lui mettez un marche-pied latéral pour que les dames en sari puissent s’asseoir en amazone, vous ajoutez quelques renforts pour résister aux routes indiennes et vous avez la Vespa version Indienne. Je ne connais pas l’histoire exacte mais en gros, Bajaj, une marque de deux-roues Indienne a exploité des années 70 à très récemment une licence auprès de Piaggio lui permettant de produire une version épicée de la Vespa “Sprint” (pour les puristes).

Pour nous Européens, et qui plus est Parisiens, on a donc l’impression que tous les Papys Indiens qui roulent encore beaucoup sur ces Chetaks sont terriblement hypes. Pour eux, c’est le scooter de base, solide et pas cher à entretenir, qu’ils ont depuis des années et des années…

Je n’étais pas scooter à la base mais je ne comptais pas rester sans deux-roues bien longtemps après la difficile séparation avec notre chère VanVan. Surtout, quand j’ai su après une discussion avec un chauffeur que ces Chetaks, dont plus personne ne veut ici, valent le prix de deux (voire un) pleins d’essence d’une voiture en France, je me suis dit qu’il fallait tester.

Et me voilà donc un dimanche matin regarder des annonces sur Sulekha, appeler la première annonce, prendre rdv, acheter le scooter et traverser Bangalore droit comme un I perché sur le siège à ressorts de mon Chetak. Ca a été aussi simple que ça.

Ce qui a par contre été moins simple c’est d’apprivoiser le Chetak. On ne roule pas en Chetak comme on roule avec un scooter moderne, c’est tout un rituel, une vraie relation à créer.

Au démarrage, il faut le pencher sur le côté du moteur, pour que l’essence descende bien. Kicker quelques fois avec le starter pour qu’il rugisse, ou plutôt tousse puis enfume tout le parking. Passer délicatement la première en ouvrant un peu les gazs ou alors il cale. Et ensuite, pour peu que la route soit dégagée, tout va bien. Parce que malgré ses 19 ans, mon Chetak a encore la patate.

Alors c’est vrai qu’au début on a eu quelques difficultés à s’entendre. J’ai dû le pousser au garagiste du coin qui lui a soufflé dans le carbu et rebranché le phare avant. Un autre lui a changé une bougie. Il m’a aussi fait le coup de la panne d’essence sur le périph local ainsi que l’essence mal mélangée à l’huile qui lui faisait perdre tout reprise (ou alors il n’y avait pas assez ou trop d’huile, je n’ai pas tout compris). Je lui ai aussi fait changer les pneus, l’huile et le marche-pied arrière qui avait été cassé lors d’un choc avec un 4×4. Enfin, comme je vous le racontais dans un article précédent, ces garages permettent avant tout de faire des rencontres sympas… J’ai aussi ajouté un sticker de Ganesha à l’avant, indispensable pour éloigner les obstacles :)

Du coup, aujourd’hui, on s’est compris et je prends un vrai plaisir à rouler avec. Je pense lui refaire une peinture mais je cherche encore les peintres de camions locaux…

Ce qui est drôle aussi avec le Chetak c’est le regard des Indiens, tantôt dédaigneux, tantôt nostalgiques de ce scooter qu’ils ont tous connu dans leur enfance.

Je peux vous dire aussi que conduire un Chetak à Bangalore permet de descendre au plus bas niveau de la hérarchie des routes indiennes et d’expérimenter au mieux toute la violence du code de la route local… disons que c’est une bonne école.

Je ne perds malgré tout pas de vue la fameuse et respectée Royal Enfield mais j’attends encore un peu avant de me pencher sérieusement sur la question. Vieux réflexe Européen peut-être, je préfère en baver un peu avant d’arriver en haut de l’échelle sociale de la route Indienne !

Et pour ceux qui voudraient en savoir plus sur le Bajaj Chetak et le phénomène qu’il a été en Inde, je vous conseille la lecture de cet article qui était paru lors de l’annonce de la fin de sa production. Vous comprendrez alors que je roule malgré tout sur un symbole vivant !

Dialogue au garage

09 avril
2012
by in Bangalore, Dialogue

Dialogue au garage

Ce w-e j’ai découvert un nouveau quartier à Bangalore : Broadway. Sauf qu’ici les music-halls ont été remplacés par des garages et des mécanos en tous genres. On y croise donc des files de rickshaws en réparation, des Royal Enfields démantelées, des scooters en pièces, des shops d’huile de vidange, des boutiques pleines de pièces détachées jusqu’au plafond etc etc… C’est exactement ce que je cherchais !
Plus ou moins par hasard j’ai atterri dans un “garage” (une pièce sur la rue) justement spécialisé dans les Bajaj Chetak (j’ai acheté un scooter, je vous raconte ça dans un prochaine article) et scooters LML. Ici on ne prend pas de rdv, on se faire servir un chaï et on discute avec tout le monde en attendant que le “boss” ait terminé avec le précédent scooter. Ca donne des échanges assez drôles, dont voici un extrait :

Mec aux cheveux teints à l’henné en roux, “Adji” – “De quel pays est-ce que tu viens ? (LA question qui démarre chaque échange)
Moi – France
A – Tu travailles ici ou t’es étudiant ?
M – Je travaille.
A – Combien est-ce que tu gagnes (question assez gênante qui revient aussi assez souvent)
M – euh… je viens d’arriver, je n’ai pas eu encore un mois de salaire entier, et puis tu sais en France, on ne dit pas trop ce genre de choses.
A – Aaaah, tu n’as pas encore complété un mois ?
M – Non voilà.
A – Moi j’ai travaillé dans plein de pays aussi. Arabie Saoudite, Bahreïn, Jordanie… Pendant 18 ans ! Je suis un formateur de l’armée de l’air. Je travaille pour l’armée Indienne maintenant.
M – Ah d’accord, t’as dû gagner plein d’argent dans ces pays là non (puisqu’ils veulent parler d’argent, allons-y)?
A – Oui, mais j’en envoyais beaucoup à ma famille. Je suis le fils aîné de ma famille donc j’ai aidé à payer pour les études de mes frères et soeurs. Maintenant mon frère est un docteur, je suis content. Moi je ne suis pas propriétaire, je loue mon logement. Mais ça ne fait rien, de toutes façons, je serai récompensé par Dieu. Il n’y a que ça qui compte, les humains, on est rien.
M – aaah, ok…
A – Mais aujourd’hui, les gens changent. Avec la croissance économique, tout le monde devient plus égoïste. Ils ont des bons emplois, donc ils veulent des voitures, des motos, des maisons. Avant, on ne gagnait rien, donc on ne pensait qu’à Dieu. Maintenant, c’est en train de changer et ce n’est pas bon !
M – Et donc Bangalore a changé ?
A – Oui, énormément, depuis que les entreprises étrangères sont arrivées. Les Américains ont amené leur esprit capitaliste. Mais ils ne vont pas durer les Américains. Ils ont trop de problèmes, trop de haine dans leur pays. Ils exploitent les Noirs, ils les détestent.
M – Ah bon ? mais ils ont quand même élu Obama qui est Noir, comment tu peux dire ça ?
A – Non mais ça Obama, c’est un coup monté pour faire croire au monde qu’ils sont sympas et qu’ils ne maltraitent pas les Noirs, mais ce n’est pas vrai…
M – Et qu’est-ce que tu penses des Français ?
A – Les Français c’est différent. Les Français, les Espagnols, des bonnes personnes. En France, vous êtes très forts pour protéger votre travail. Dès qu’il y a un problème, hop, tout le monde dans la rue avec des pancartes, tout ça ! c’est bien ça.
… “

Ensuite est arrivé le tour de mon scooter.

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